Dire la poésie

Année 2016/2017, ateliers Printemps des poètes : Thème Afrique(s), La Minutieuse est en résidence au lycée Pierre Lescot, à la maison de la poésie et à la maison du geste et de l’image Paris. Avec le soutien du Crédit Mutuel pour l’atelier et en lien avec la lecture “Poésie Africaine” donnée à la fondation Louis Vuitton dans le cadre de la carte Blanche à Alain Mabanckou : Art Afrique.

Année 2014, à l'invitation de l'Association le Champ des Livres, et dans le cadre de la manifestation l’Été aux balcons à Ferrière-Larçon , Sophie Bourel a proposé un atelier de lecture à voix haute orienté spécifiquement vers la poésie. Il s'agissait de transmettre aux douze stagiaires adultes, les outils leur permettant de faire entendre un texte poétique en se dégageant de la tentation d'interprétation qui prive le public d'un échange intime avec le poème. Avec le soutien de la CC Sud-Touraine.

De 2010 à 2013, à l’École Nationale des Beaux-arts de Tours, dans le cadre de l'atelier d'écriture d'Alain Borer, Sophie Bourel a préparé les élèves à dire des poèmes en public pour la soirée d'ouverture du Printemps des Poètes. Disposant chaque année de dix séances de travail et d'une douzaine de participant.e.s , avec les thèmes : Couleur Femmes ; D'infinis Paysages ; Enfances. Elle leur a transmis les moyens de travailler, de respirer un texte, de prendre le relais de l'énergie sur un plateau, pour se préparer à cet instant unique de la représentation, expérience de l'art vivant. Sophie Bourel est recensée en tant que artiste et formatrice  par le Printemps des Poètes.

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Atelier Pratique théâtrale
En 2009, dans des bibliothèques du Chablais, auprès d'associations pour des familles et un centre EPIDE (Établissement Publique d'Insertion Défense) pour adolescents, Sophie Bourel a dirigé des ateliers destinés à des amateurs sur les textes de Valère Novarina.

En 2008 et 2009 aux Ateliers de l'Esperluette à Paris, elle a animé des Impromptus de théâtre sur Paul Claudel et de Valère Novarina, avec de jeunes comédiens.

Novarina
"…parler c'est tout autre chose que d'avoir à se transmettre mutuellement des humeurs ou se déverser des idées;  parler n'est pas la transmission de quelque chose qui puisse passer de l'un à l'autre : parler est une respiration et un jeu. Parler nie les mots. Parler est un drame... toute vraie parole consiste, non à délivrer un message, mais d'abord à se délivrer soi-même en parlant. Celui qui parle ne s'exprime pas, il renaît... toute vraie parole est résurrectionnelle." Valère NOVARINA

“ Dire, parler du Novarina, c'est faire un grand écart entre l'effervescence d'une langue et une parole qui, comme un ruban, sortirait  de la bouche de l'acteur. Ingérer les mots et évacuer du langage. Ne rien jouer, "pratiquer l'enfance de tout",  mettre en route le moteur, tourner la clef. Absorber la vie et la restituer : on est pas très loin de Claudel. C'est donc pour tracer une route dans la luxuriance et le chaos, pour faire naître un ordre soudain et éphémère que je vous propose de me rejoindre pour cet impromptu” . Sophie BOUREL

Claudel
Selon Claudel, l’explication du monde par le vers est une chose possible. Entrer dans la langue de Claudel, c’est en quelque sorte emprunter un chemin limité par deux rampes auxquelles il s’agirait de s’accrocher fermement, le chemin étant si accidenté, surprenant, vertigineux et visionnaire en ses promontoires.

Pour moi aujourd’hui, ces deux rampes sont Stéphane Mallarmé et Arthur Rimbaud. Mallarmé « vieux maître » de Claudel, son « professeur d’attention » qui provoqua chez lui un véritable choc de l’esprit avec son fameux « qu’est ce que cela veut dire ? » et de fait , tout chez Claudel peut être appréhendé par du concret, du terrien. L’action convoque les personnages, le drame doit arrivé : rien de psychologique.

« Je dois à Rimbaud tout ce que je suis » écrira Claudel à Mallarmé, il parle aussi d’une « fécondation de leurs âmes ». La valeur première et incantatoire du langage si spécifique chez Claudel trouve selon moi son origine dans cette alchimie, cette décantation spirituelle des éléments de ce monde, art nouveau que Rimbaud tenta de nous faire découvrir.

Marcher CLAUDEL, donc… Aller de la chose au mot et du mot à la chose. Pratiquer la visualisation des mots, des idéogrammes mots, travailler le rythme, danse poétique et les silences, les blancs, les répétitions… tenter de ne rien faire et tout à la fois ! Provoquer.
Impossible de séparer la poésie du drame chez Claudel. C’est pourquoi nous aborderons « Les neufs muses » la première des « Cinq grandes odes » et « le soulier de satin » qui est l’édifice central de l’œuvre. Sophie BOUREL

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